Depuis 2013, le Président Tanzanien Jakaya Kikwete n’a pas participé dans plusieurs réunions et sommets de l’EAC. Mais, la position qu’il occupe maintenant de présider le block l’oblige à participer dans ces sommets.
C’est dans ce cadre que le Président Paul Kagame a invité son homologue Tanzanien Jakaya Mrisho Kikwete à participer au 9e Sommet de l’Intégration du Corridor Nord qui se tenait à Kigali.
S’adressant à ces quatre Chefs d’Etats réunis dans ce Sommet de Kigali, Kikwete a félicité son homologue Kagame de son invitation. « Je voudrais présenter mes remerciements au Président Paul Kagame de m’avoir invité dans ce sommet ».
La rencontre entre les deux hommes était devenue de plus en plus rare depuis les déclarations de Kikwete pour que le Rwanda négocie avec les FDLR. La récemment rencontre entre Kikwete et Kagame était à Nairobi au Kenya, en Février au 16e Sommet des Chefs d’ Etats de l’EAC.
Le Corridor du Nord est un réseau de transport terrestre reliant les pays enclavés dont l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud et le Burundi au port maritime de Mombasa.
Le président Kikwete a proposé que le Corridor Nord continue d’intégrer la région du Corridor Nord au Corridor Centrale qui sera plus profitable pour la Tanzanie.
Le Président Kagame a partagé le dîner avec ses visiteurs dont Jakaya Kikwete de la Tanzanie, Uhuru Kenyatta du Kenya, Salva Kiir Mayardit du Soudan du Sud, Gervais Rufyikiri le Vice – président du Burundi, Tedros Adhanom Ghebreyesus, Ministre Ethiopien des Affaires Etrangères et Richard Sezibera, Secrétaire General de l’EAC.
Les tensions diplomatiques entre le Rwanda et la Tanzanie ont commencé en 2013
Tout a commencé en en Mai 2013, lors du sommet de l’UA en Ethiopie. Kikwete a suggéré que le gouvernement rwandais négocie avec les FDLR, qualifiés par la communauté internationale de « génocidaires et groupe terroriste », et sont basés à l’Est de la RD Congo.
Le Rwanda, pays qui fait face toujours aux conséquences du génocide contre les Tutsi en1994, ne badine pas avec tout ce qui est en rapport avec le génocide. Raison même de refuser tout dialogue avec les FDLR. Le Rwanda souhaite plutôt que ces FDLR soient traduits devant la justice pour leur implication dans le génocide de 1994 qui a emporté les vies de plus d’un million des Tutsi.
La réaction du Rwanda que beaucoup de Rwandais attendaient impatiemment est intervenue un mois après par le biais du Président Kagame. « J’ai choisi de garder le silence à propos de ce sujet par ce que ça n’avait pas de sens, peut-être que ça a été causé par l’ignorance, mais s’il s’agit d’un problème idéologique, alors vaux mieux de le laisser à ceux qui en ont ».
La proposition de Kikwete a provoqué des vives réactions dans son pays
Cette suggestion de Kikwete qui appelait le Rwanda à négocier avec les FDLR a provoqué beaucoup de critiques. Les politiciens Tanzaniens de l’Opposition ont demandé le parlement tanzanien de faire pression sur Kikwete pour qu’il se réconcilie avec le Rwanda.
Le Gouvernement de Kikwete a répondu au parlement qu’il ne peut pas s’excuser auprès du Gouvernement du Rwanda sur ce sujet.
Un peu plus tard en Août 2013, le Gouvernement de la Tanzanie a demandé à Yoweri Museveni de l’Ouganda d’intervenir en tant qu’un médiateur pour calmer la tension entre la Tanzanie et le Rwanda.
En Septembre 2013, pour la première fois après cet incident diplomatique, les Présidents Kagame et Kikwete se sont rencontrés à Kampala en Ouganda lors du sommet sur la sécurité, organisé par La Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs.
Au cours de ce sommet en Ouganda, le Président Kagame a demandé pour quoi le président Kikwete s’est mis au côté des FDLR.
A cette époque, la relation entre Kigali et Dar es Salam présentait un grand risque pour la sécurité de la région. En plus c’était un obstacle pour la réalisation des projets de la Communauté de l’Afrique de l’Est.
C’est au cours de ce sommet de l’AU, Kikwete a aussi préposé que l’Ouganda entame des négociations avec les rebelles de l’« Allied Democratic Forces » et « National Army for the Liberation ».
Cette même théorie de Kikwete devrait s’appliquer également à Joseph Kabila, le Président de la RD Congo pour négocier avec les rebelles du M23 et autres groupes armés opérant à l’Est du Congo.