Quantcast
Channel: News Of Rwanda – Rwanda News
Viewing all articles
Browse latest Browse all 3624

L’histoire de la carte d’identité au Rwanda

$
0
0

Aujourd’hui, les Rwandais viennent de célébrer 21ans avec une nouvelle carte d’identité qui n’a aucune mention ethnique, régionale ou religieuse. Depuis la colonisation belge jusqu’aux régimes divisionnistes de Habyarimana et Kayibanda.

Mais avec le FPR-Inkotayi avec le Président Paul Kagame, il y a la nouvelle carte d’identité moderne qui n’a aucune information divisionniste. Mais plutôt en bas, il y a un code qui permet d’accéder aux informations professionnelles du titulaire d’une façon électronique.

En 1929, Louis Joseph Postiaux, Gouverneur colonial belge du Rwanda, a convoqué tous les chefs traditionnels et membres de la communauté pour une réunion. Il leur a dit que « le projet », qu’il avait travaillé pendant trois ans avait mûri et a invité les chefs à avoir une copie.

Plus tard en 1930, la communauté y compris les chefs de village avaient acquis un livre de 8 pages, dénommé «Ibuku », écrit en français et en flamand, langues administratives utilisées dans le Centre-Est de l’Afrique des colonies de la Belgique.

Le livre contenait plusieurs détails très important, l’on soulignait l’appartenance ethnique (Hutu, Tutsi ou Twa), membres de la communauté rwandaise.

Ces groupes ethniques ont immédiatement remplacé les vastes clans. Il était obligatoire pour tous les adultes rwandais de 18 ans et plus de posséder une pièce d’identité (Indangamuntu en Kinyarwanda).

Selon le Prof. Gamariel Mbonimana, historien de formation, « ne pas le faire pourrait attirer un châtiment du code pénal colonial, une équivalence de « huit fouets ».

Cependant, après l’effondrement du régime colonial en 1962, les gouvernements des républiques ont maintenu ces cartes d’identité. Les colonisateurs sont partis alors que les Rwandais étaient déjà divisés selon les identités ethniques. Ce qui a facilité la ségrégation des Tutsi, les privant de divers services et aux droits.

En 1981, le Président Juvénal Habyarimana a introduit une autre carte d’identité de 4 petites pages, avec innovation négative, « l’origine ethnique du titulaire ».

Cette carte a polarisé une société ethnique provoquant des tensions politiques colossales. Ce qui a abouti au système de quota par lequel les Hutus avaient droit à 90% des possibilités offertes en matière d’éducation et d’emploi, tandis que les Tutsis avaient seulement droit à 10%.

Laurent Nkongori, aujourd’hui avocat à la Commission des droits de l’homme au Rwanda, a presque perdu son travail d’agent des ressources humaines à l’UTEXRWA, une entreprise textile pour avoir brisé la règle.

« Le bureau du Président m’a convoqué et m’a dit que j’employais un plus grand pourcentage de Tutsis. Juste parce qu’ils avaient trouvé relativement certains travailleurs qui étaient des supérieurs  dans la société », regrette Nkongoli.

Pendant le génocide de 1994, les cartes d’identité ont été utilisées pour identifier les Tutsis surtout aux barrages routiers et les lieux de travail. Ce qui rendait plus facile leur extermination en masse.

« Il m’est arrivé d’avaler ma carte d’identité quand je suis arrivée sur une barrière afin que les tueurs ne reconnaissent pas mon groupe ethnique et me tuer », a révélé Chantal Mukamana, rescapé du Génocide contre les Tutsis.

Mukamana a réussi à traverser la ligne rouge de ces miliciens Interahamwe et s’est cachée dans la brousse. Elle y a alors passé 3 nuits sans rien mettre sous la dent avant de se rendre. « Le premier homme que j’ai  rencontré  a essayé de me cacher pendant une semaine jusqu’à ce que les  Interahamwe allaient découvrir ma cachette » a-t-elle témoigné.

Ce sauveur de Mukama lui a dit de se cacher encore une fois dans la brousse où il a continué à lui donner de quoi manger. Elle est restée dans cette forêt jusqu’au mois de Juillet 1994, avec l’arrivée des forces du Front Patriotique Rwandais (FPR) Inkotanyi, qui ont mis fin au génocide et renversé le régime génocidaire.

Le Docteur Antoine Rutayisire, un pasteur explique aussi comment il a perdu son emploi à l’Université du Rwanda. Il a été envoyé pour enseigner à Groupe Scolaire de Rwesero, une école secondaire de Gicumbi au  Nord. Cela « parce que le nombre de professeurs tutsis au campus avait dépassé 10% », se souvient Laurent Nkusi sénateur, son collègue et compagnon de travail.

En 1996, après que le FPR-Inkotanyi ait arrêté le génocide, une nouvelle carte d’identité (de papier Manille verdâtre) sans détails ethniques de ses titulaires a été introduite. Et en 2008, la pièce d’identité a été remplacée par la carte électronique actuelle.

La nouvelle carte d’Identité

La nouvelle carte d’identité porte des noms du titulaire, son / sa date de naissance, sexe et lieu de délivrance (au lieu du lieu d’origine) uniquement.

La nouvelle carte d’identité est étanche et dispose d’un code en bas qui permet d’accéder aux informations du titulaire électroniquement. Les Rwandais l’obtiennent  à un prix subventionné de 500 Frws.

Selon Pascal Nyamurinda, DG de l’Agence nationale d’identification, « plus de six millions de citoyens ont déjà reçu des cartes d’identité à puce ».

La carte d’identité à puce est un document de voyage valide aux Etats membres régionaux comme l’Ouganda, le Kenya, le Burundi et le Soudan du Sud.

Pourtant, l’ancienne carte d’identité avec des étiquettes ethniques ne permettait à son titulaire de se déplacer d’une commune à l’autre à l’intérieur du pays.

Les sept caractéristiques de la nouvelle carte d’identité à puce

Une autre carte d’identité à puce devrait être lancée prochainement. Celle-ci portera des caractéristiques attrayantes. Elle combinera des informations sur l’assurance maladie, numéro de la sécurité sociale, passeport, permis de conduire, l’identification personnelle et celle des membres de la famille.

« Les caractéristiques aideront le titulaire à se munir d’un petit document pour plusieurs services.  La police nationale, la banque centrale, le ministère du travail, office des migrations, Rwanda Development Board et d’autres services essentiels dans le pays seront connectés à la base de données de NID, qui les aidera à identifier le demandeur de service et d’accélérer aux services. Cette version est facultative et coûtera 15,000 Frws avec une validité de 10 ans », a révélé Nyamirinda.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 3624

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>